Du lait payé au producteur 334 /1 000 l, du beurre vendu à plus de 4 000 /t
Élevages bovins lait et viande le 30/01/2017 à 10:25
Malgré la remontée importante des prix des produits laitiers, et lexplosion de celui du beurre, le prix du lait payé aux producteurs peine à remonter de manière réactive.
Comme à chaque tendance haussière des prix des produits laitiers, le prix payé aux producteurs français peine à augmenter de manière réactive et à tenir compte de l’évolution rapide des marchés mondiaux et européens.
« Le niveau de prix reste très éloigné de ceux enregistrés en 2014 » résume Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière, dans sa note mensuelle de conjoncture laitière.
Le prix standard de lait de vache, toutes primes et toutes qualités confondues (lait conventionnel, bio, AOP…) était payé 303 /1 000 l en novembre 2016. Selon FranceAgriMer, en tenant compte des taux de matière grasse et de protéines, les producteurs ont été payé 334,35 /1 000 l (toujours toutes qualités et destinations confondues)
La fermeté des prix des produits laitiers est la conséquence directe de la réduction de la collecte dans les principaux bassins exportateurs mondiaux, non seulement en Europe, mais aussi en Océanie et en Amérique du Sud. L’Union Européenne a produit 1,6 milliard de litres de moins, de juin à novembre 2016 par rapport à 2015. « Cette baisse de la collecte s’est accélérée en fin d’année ».
En France, la collecte totale 2016 est en baisse de 2,5 %, due essentiellement à un recul important de la production au second semestre. « Les deux premières semaines de collecte en janvier 2017 confirment cette tendance avec un recul de 5 %.
Côté marchés, le prix du beurre s’est envolé ces derniers mois, passant de 2 500 /t à près de 4 500 /t. Courant janvier 2017, il était toujours au-dessus des 4 000 /t. Concernant l’envolée du beurre, France Milk Board Grand Ouest a même relayé un témoignage d’un pâtissier craignant que son prix d’achat du beurre nécessaire à ses fabrications ne passe de 10 à 15 /kg. Et l’organisation de producteur de souligner l’énormité du chiffre avancé par l’interviewé. Car à juste titre, 15 000 /t apparaît bien cher payé quand les producteurs de lait n’ont vu qu’une hausse encore très modérée du prix payé par les laiteries.
Dominique Chargé, président de la FNCL, a lui aussi livré un regard singulier par rapport à l’évolution du marché. « Sauf pour le beurre en fin d’année, les prix de vente de nos produits industriels sortis d’usine n’ont pas cessé de baissé en 2016. Autrement dit, la distribution continuerait à faire pression à la baisse, toujours obnubilée par la « guerre des prix » en magasin.
Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, veut croire à une remontée significative des prix payés aux producteurs dans les prochaines semaines. « En termes de prix, 2017 doit tendre vers les niveaux de prix de 2014 », avait-il prévenu lors d’un point presse le 18 janvier dernier.